Tsunami

Tsunami de l’Océan Indien

Un long parcours va commencer pour les victimes...Le Secrétariat d’Etat aux Droits des Victimes vient de diffuser un guide abordant les thèmes du soutien psychologique, de l’indemnisation et des numéros utiles.

Le soutien psychologique a été l’une des priorités du gouvernement car des psychiatres des Cellules d’Urgence Médico Psychologiques hautement spécialisés en prise en charge immédiate, post-immédiate et traitement à long terme du psychotraumatisme ont été dépêchés dès l’annonce de la catastrophe sur les différents lieux pour organiser et donner les soins immédiats aux victimes et les aviser des possibles troubles à venir.

Une catastrophe, un accident, une agression, par nature ne « s’annonce » pas.
Mais le contexte dans ce cas est une tragédie grecque :
Les lieux paradisiaques, éloignés de tout repère stressant de la vie habituelle.
Le moment Les vacances symbole de détente et de surcroît le lendemain de Noël synonyme de Paix .
Les familles réunies sans autre souci que d’être heureux ensemble sans les contraintes de la vie quotidienne habituelle. La gentillesse et la nature accueillante des asiatiques.

Le traumatisme est donc encore plus violent car non seulement inattendu mais inconcevable : la Mer est dans ce paradis une « Mère » nourricière, aimante, caressante, bienfaitrice et elle se transforme soudainement en « Ogresse » qui engloutit ses enfants, et détruit Tout.

L’Enfer pousse la porte du Paradis...

Il y a les victimes directes : présentes en Asie, aux Maldives, aux Seychelles ou en Afrique de l’Est, elles ont vécu le cataclysme, la perte de leurs êtres chers, de leurs amis ou de gens qui faisaient partie du même « rêve de vacances ».

Il y a les victimes indirectes : Sans être présentes à l’instant sur le lieu même et donc épargnées, elles sont venues chercher leurs proches dans les minutes qui suivaient, ont trouvé leurs corps ou le cherchent encore ou après avoir les avoir cru morts les ont retrouvés vivants, plus ou moins blessés.

Il y a les familles en France et d’ailleurs qui avaient des proches sur les lieux de la catastrophe et qui ont espéré, espèrent encore tant que leurs corps ne sont pas retrouvés. Il y a ceux qui ne peuvent attendre, se rendent sur place et sont confrontés à l’horreur des morgues et des photos de cadavres difficilement reconnaissables, laissant planer le doute. Tous doivent « imaginer leur deuil » et l’accepter.

Il y a les sauveteurs non professionnels : des volontaires en vacances dans les environs qui viennent pour aider et qui sont confrontés à des visions d’horreur à lesquelles ils n’étaient pas préparés. Il y a les sauveteurs professionnels et les grands reporters qui sont « habitués » mais qui disent eux-mêmes qu’ils n’ont jamais vu un tel cauchemar.

Il y aura aussi les familles des victimes directes qui souffrent de ne pas pouvoir les aider à moins souffrir.

Le sentiment d’impuissance génère la culpabilité : ne pas pouvoir « revenir en arrière » pour choisir une autre destination, n’avoir pas su retenir quelqu’un, ne pas pouvoir faire plus, être rentré dans le confort occidental quand les autochtones sont dans le plus grand dénuement. Et pourtant il n’y a pas de coupable.

Le Stress Post – Traumatique peut se « lover » tel un cancer dans l’esprit, le cœur et l’âme. Il vaut mieux le reconnaître pour mieux s’en défaire, ou aider nos proches.
N’hésitez pas à consulter le site, à nous poser des questions. N’hésitez surtout pas à consulter un psychiatre compétent en psychotrauma. Demandez-nous des adresses si notre carnet en ligne est incomplet.

Vous n’êtes pas seul.

PS : Si vous êtes une « célébrité » et ne « pouvez » pas aller dans une consultation publique par crainte de la rumeur, contactez-nous. La psychotraumatologie est une compétence, soyez PRUDENTS.