Traumapsy
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Faire reconnaître le traumatisme psychique, aider les personnes qui en sont victimes et former les professionnels de santé à sa compréhension et à sa prise en charge. Association à but non lucratif, sans appartenance philosophique, politique ou religieuse.

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LES DIFFERENTES PHASES DE LA THERAPIE DU STRESS POST-TRAUMATIQUE.

Lorsque l’on a été victime d’un traumatisme psychique, il est important d’être pris en charge le plus vite possible pour souffrir moins, moins longtemps, et prévenir l’apparition de séquelles.


Il y a plusieurs phases dans le traitement :

LES SOINS IMMEDIATS : LE DEFUSING

Immédiatement après l’événement traumatisant, et surtout quand un grand nombre de personnes sont touchées ( Hold-up, accident de train, explosion d’un immeuble à cause d’une fuite de gaz, suicide en public par exemple), une cellule d’urgence médico-psychologique est déclenchée par le SAMU et les personnes impliquées ( non blessées physiquement) sont réunies dans un coin tranquille sur le lieu de la catastrophe, ou au service des urgences de l’hôpital pour les victimes blessées physiquement.
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La cellule d’urgence médico-psychologique ( CUMP) est formée d’un psychiatre, et d’un psychologue ou d’un infirmier spécialisé en psychiatrie.

Alors que bien souvent les victimes sont encore en plein choc, ils sont là, offre une présence, s’assurent que la personne peut être soutenue, que l’on répond bien à leurs besoins vitaux.
Cette attitude relevant du bon sens est cependant « technique » car il faut agir sur le stress, sur l’angoisse, que les victimes soient agitées ou prostrées, les « ramener doucement dans le monde des vivants », restaurer la parole si nécessaire car « personne ne peut comprendre, il n’y a pas de mots pour raconter ça », calmer la douleur psychique, tenter de donner un sens à ce qui est arrivé. Le lien qui se crée entre la victime et le psychiatre est souvent très fort et a une grande influence sur l’évolution psychique de la victime.

Le psychiatre explique les symptômes que la victime peut possiblement ressentir dans les heures ou les jours suivants et l’invite à venir à une consultation spécialisée à l’hôpital dans les quelques jours qui suivent.

Malheureusement, quand il s’agit d’un événement catastrophique individuel, sans déclenchement de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP), en cas d’accident de voiture quand la victime est peu blessée ou quand elle découvre un proche mort de façon subite ou violente (suicide) par exemple, ce soutien psychologique et l’information qui l’accompagne font défaut et la victime est laissée seule ou avec des personnes qui en pensant « bien faire » peuvent la culpabiliser, ou enfermer le traumatisme au plus profond de la personnalité de la victime...

LES SOINS POST-IMMEDIATS : LE DEBRIEFING

Il a lieu quelques jours plus tard, quand le choc est « passé ».

S’il s’agit d’une catastrophe de grande ampleur les psychiatres, psychologues ont « trié » les personnes impliquées, pour en faire des groupes homogènes : victimes primaires ( celles qui ont été touchées directement : les gens qui étaient dans le hall de la banque où a eu lieu le hold-up par exemple), victimes secondaires ( ceux qui n’ont pas été menacées par les gangsters mais qui ont entendu les coups de feu dans les bureaux d’à côté, ou familles de personnes décédées par exemple).
Chaque victime est invitée à exprimer ses émotions, ses pensées lors de la catastrophe et à raconter en détail comment cette chose horrible s’est passée, à partager cela avec les autres.
Mettre en mots le trauma, l’horreur, c’est permettre de le ramener à la réalité, de se libérer de ce qui était impossible à imaginer « avant ».

Des consultations individuelles sont proposées ultérieurement par les psychiatres.

Le debriefing n’est pas un acte magique qui permet de « tout évacuer » et de revenir à « avant », « On parle et on oublie tout », « Les psy sont venus, tout va bien ».
Il permet simplement de faire prendre conscience à la victime que le choc a bien existé, qu’il n’est pas effaçable, qu’il peut devenir éventuellement un poids trop douloureux, que des symptômes handicapants peuvent survenir mais qu’une psychothérapie adaptée au psychotraumatisme permettra d’en guérir et de rendre la vie possible.

Le debriefing est une condition certes nécessaire à une évolution positive des victimes mais pas suffisante, il ne peut avoir d’intérêt que s’il est accompagné d’un suivi à long terme.

Il doit permettre aussi à la famille et aux proches d’être informés par la remise d’un document sur les effets et conséquences du psychotraumatisme afin de ne pas isoler la victime dans son trauma.

QUE SE PASSE-T-IL POUR LES VICTIMES D’UN EVENEMENT TRAUMATIQUE INDIVIDUEL ?

La méthode du debriefing est identique dans l’absolu. Narrer en détail ce qui est arrivé, se remémorer et raconter les pensées qui étaient présentes à « ce moment-là », exprimer les différentes émotions ressenties avant, pendant, après. Tenter de comprendre, de donner un sens.

Encore faut-il que la victime seule fasse la démarche d’aller voir un service de consultation ou un psychiatre compétent en psychotraumatisme... Que sa famille et ses proches la soutiennent, et même ... qu’ils soient au courant de ce qui est arrivé...

LES SOINS A LONG TERME

Il s’agit de consultations psychothérapeutiques qui ont lieu de manière régulière.
Parfois viennent des patients qui n’ont eu ni defusing, ni debriefing, et souffrant des symptômes de stress post-traumatique.

Les thérapies comportementaliste et cognitiviste peuvent être schématisées de la façon suivante :

Le psychiatre, psychologue comportementaliste expose le patient à des situations ( par la parole, la suggestion) qui lui sont douloureuses et qui ont un rapport au trauma, en l’ayant au préalable mis en condition relaxante. C’est un peu de la désensibilisation.
Le patient apprend peu à peu à faire face à son événement traumatique, à l’évaluer et à modifier son comportement.

Le psychiatre,psychologue cognitiviste amène le patient à restructurer sa vision de l’événement traumatique, à retrouver sa place dans son déroulement, à l’objectiver afin de le comprendre, de le contrôler, de perdre la culpabilité qu’il ressent éventuellement.
Le patient peu à peu apprend à faire face, à quitter son statut de victime.

Dans les deux cas, le but est que le patient puisse vivre normalement avec son trauma, qu’il utilise les différentes stratégies proposées pour faire face à des séquelles de symptômes.

D’autres thérapies telles que l’hypnose ou l’ EMDR pratiquées par des psychiatres, psychologues peuvent également être une technique utilisée pour parvenir aux mêmes fins.

LA PHARMACOTHERAPIE

En association avec la psychothérapie, elle est faite pour aider le patient à surmonter son angoisse, ou à limiter voire éliminer complètement certains symptômes douloureux, tels les cauchemars, ou les flash-backs.

Les molécules sont différentes selon le moment où l’on se trouve par rapport à l’événement.
En soins immédiats, sont parfois proposés aux victimes non blessées des anxiolytiques ( pour calmer l’angoisse), mais pour un temps très limité en raison du risque important d’accoutumance.
Par la suite, en cas de stress post-traumatique avéré, des molécules spécifiques et adaptées à chaque cas sont proposées : aucune molécule en France n’a reçu un « label » stress post-traumatique, mais certaines l’ont été aux USA ou dans d’autres pays d’Europe.
Ces molécules ont des effets sur la chimie des neurotransmetteurs, notamment sur la sérotonine et la dopamine qui sont impliqués dans l’humeur.

Seuls les psychiatres qui sont des médecins spécialisés en psychiatrie sont autorisés à prescrire des médicaments.

Dernière mise à jour le vendredi 22 juillet 2011