Traumapsy
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Faire reconnaître le traumatisme psychique, aider les personnes qui en sont victimes et former les professionnels de santé à sa compréhension et à sa prise en charge. Association à but non lucratif, sans appartenance philosophique, politique ou religieuse.

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LA PRESENCE DU SPT DANS NOTRE ENTOURAGE.

Un petit tour d’horizon très banal.


Les statistiques donnent le vertige : les personnes victimes : ne serait-ce déjà que les 30 % d’accidentés de la route souffrant de SPT…, le nombre infime de professionnels de santé aptes à prendre en charge et soigner les personnes victimes de ce terrible état de stress post traumatique, les conséquences potentiellement lourdes, invalidantes et couteuses pour la société d’un SPT devenu chronique.
Je dis souvent que consulter un psychiatre non compétent en psychotraumatisme revient à aller voir un gastroentérologue (qui soigne le système digestif) pour un problème cardiaque : les organes sont près l’un de l’autre, mais cela ne donne aucun résultat et peut être dangereux… Vous ne le feriez pas, alors il faut avoir la même exigence pour la psychotraumatologie qui doit être reconnue comme une spécialité avec une formation validée par un corps de spécialistes et un diplôme national.

Inquiétant quand même, sans parler de statistiques scientifiques, de constater autour de nous le nombre de personnes souffrant de stress post traumatique « complet » ou « partiel ».

Quand on me demande ce que je fais « dans la vie » et que je parle de Trauma Psy, que j’explique en quoi consiste l’état de stress post traumatique, il n’est pas rare que mon interlocuteur pense immédiatement à quelqu’un de sa famille ou de son entourage. Il y a aussi des personnes victimes que je rencontre fortuitement et qui en souffre sans savoir la cause de leurs souffrances.
Je fais un tout petit tour d’horizon…

Je commencerais par ces quelques hommes que j’ai rencontrés ou dont les proches m’ont parlés : anciens d’AFN, je ne les qualifierais pas tous de soldats ou de combattants car certains d’entre eux, peu impliqués dans des combats n’ont été que des témoins impuissants et choqués par des actions militaires ou terroristes. Certains en sont revenus tellement changés que leur vie a été un enfer, d’autres ont vécu très bien jusqu’au jour où un évènement « déclencheur » (un pneu éclaté sur l’autoroute, un deuil brutal d’un proche, un suicide dans la famille…) a refait basculer leur vie dans le passé et le trauma. Ils, sont devenus alcooliques, se sont suicidés … leurs familles trouvent un soulagement, sachant enfin ce qui leur arrive et que cela peut se soigner quand c’est encore possible ou sont dans le désarroi encore davantage quand ils apprennent que cela aurait pu éviter un suicide…

Cette maman dont le père chéri a été torturé par « les allemands » et qui a lu et conservé précieusement le courrier descriptif de la découverte du cadavre mutilé écrit par son oncle, et dont la propre mère s’est suicidée à petit feu par l’alcool. Elle a du assumer le train de vie et la garde de son petit frère devenu au fil des ans, clochard et décédé jeune… Elle n’a pas vécu très vieille non plus… en état de stress et d’anxiété, sous la dépendance de l’alcool et du tabac.

Cette autre maman qui fait des cauchemars atroces depuis la naissance de son enfant il y a 20 ans, et vit dans un stress permanent.

Cette amie dont tout le monde vante la gaieté mais qui refuse de sortir, a perdu son emploi faute de pouvoir se concentrer, a développé de nombreuses phobies, sursaute au moindre bruit depuis qu’elle a été témoin de l’accident de son cousin en moto.

Cette adolescente rencontrée par hasard après un très banal accident de car scolaire, prostrée dans un fauteuil et qui ne pouvait plus regarder à droite sans crainte de s’évanouir car elle revoyait le fossé où était tombé l’autobus, qui perdu tout crédit auprès de ses professeurs avec une chute spectaculaire de ses résultats et des tentatives de suicide à l’école.

Cette jeune femme « dépressive » depuis un accident de voiture, qui a peur de sortir et déménage sans arrêt. Ses parents ne la reconnaissent plus.

Ces deux familles agressées chez elle et dont certains membres souffrent horriblement.

Cette jeune « punk » rencontrée sur les marches d’un monument à Paris, vivant dans un squat avec son chien, sous l’emprise de la drogue et d’une longue histoire…

Ce chef d’entreprise et sa femme qui ont été témoins d’un accident du travail mortel dans leur entreprise. Lui a souhaité arrêter son entreprise alors qu’elle était la prunelle de ses yeux et sa raison de vivre. Elle, a sombré dans une détresse grave l’empêchant d’accomplir le plus simple des gestes de bureau… Les ouvriers sont dans l’attente et l’inquiétude.

La liste serait interminable si je faisais un effort pour me souvenir de tant d’autres et si j’y rajoutais toutes les personnes victimes qui font appel à l’aide sur le site… (qui ne bénéficie d’aucune publicité).

La plupart des personnes que j’ai personnellement rencontrées ont accepté de consulter un psychiatre compétent en psychotraumatisme et vont mieux. D’autres n’ont pas eu cette chance car à l’époque, il n’y en avait pas… et le psychiatre consulté, y compris en cas d’hospitalisation en psychiatrie, n’a été d’aucune utilité.
Hélas certaines de ces personnes victimes refusent de consulter un psychiatre ou un psychologue : les premiers sont pour les fous, les seconds pour les cas sociaux. C’est l’image que la société française s’est donnée de ces professions. Honte et culpabilité semées dans les esprits récoltent réticence, refus ou déni.

Alors on se bouge tous ?

Dernière mise à jour le vendredi 22 juillet 2011