Faire reconnaître le traumatisme psychique, aider les personnes qui en sont victimes et former les professionnels de santé à sa compréhension et à sa prise en charge. Association à but non lucratif, sans appartenance philosophique, politique ou religieuse.
C’est la fin d’une histoire qui date de juillet 1999. Nous sommes en janvier 2006.
Je reçois le chèque de la compagnie d’assurance qui règle définitivement le préjudice qui m’a été causé par un accident de voiture dans lequel je n’avais aucune responsabilité.
Je n’ai ni gagné, ni perdu, mais c’est fini.
J’ai abandonné après la décision du tribunal (enfin) rendue en septembre 2005, je n’ai pas fait appel de cette décision pourtant inique sous certains aspects : les frais de déplacements à toutes les consultations médicales n’ont pas été remboursés et je ne saurai jamais à quoi correspond la somme qui m’a été allouée par la compagnie d’assurance. Le temps perdu et les souffrances de mon mari n’ont pas été prises en compte comme cela l’aurait été pour une jambe cassée car le SPT ne se voit pas. La valeur du point d’IPP n’est pas celui d’un homme mais d’une femme... Hé oui je ne suis pas un être humain à part entière semble-t-il...
Mais c’est fini. Je n’ai plus envie de me battre sur ce plan-là. J’ai trop envie de passer à d’autres choses depuis longtemps et cette lutte était un fil invisible qui m’enchaînait encore à mon statut de victime.
J’ai longtemps pensé à cet instant, libérateur et triste à la fois...
Libérateur car mes efforts n’ont pas été vains tout de même : j’ai obtenu une revalorisation sensible de mon préjudice mais au prix de souffrances additionnelles dont je me serais bien passée : des expertises, des comptes d’apothicaires, de multiples rendez-vous avec l’avocat, une bataille sournoise avec ma compagnie d’assurance pour qu’elle assume les frais juridiques et qu’elle cesse de m’imposer sans arrêt une transaction...
Triste ? car à cet instant, il me faut quand même vivre avec les séquelles d’un SPT dépisté trop tardivement, et perdre aussi ce statut de victime bien pratique. Il me faut de nouveau exister toute seule sans « ombre protectrice » et sans ce but réparateur de ma souffrance.
Mais cette tristesse est fugace car depuis plusieurs mois je m’y suis préparée, bien contrainte depuis le temps que les procédures sont engagées et je ne vis plus dans le passé depuis un bon moment !!
Aucun argent ne pourra jamais remplacer les larmes que j’ai versées ni supprimer les séquelles et on ne peut pas revenir sur le passé, l’avenir est là, à construire sur d’autres bases et c’est toujours une aventure à saisir...
Je regrette tellement d’avoir entendu certaines paroles blessantes et inutiles :
« Moi j’ai eu un accident le matin et j’ai repris la route l’après-midi, je ne comprends pas pourquoi vous êtes dans un état pareil ! » Premier expert payé par la compagnie d’assurance adverse.
« Vous ne voulez pas un bandeau écrit « Victime » sur votre front ? » Deuxième expert toujours payé par la compagnie d’assurance adverse.
« Les demandes de la victime pour son mari sont extravagantes, les époux sont mariés pour le meilleur et pour le pire. » Avocat de la partie adverse
« On ne peut quand même pas vous indemniser parce que vous êtes un peu moins intelligente maintenant ». « Ah ben oui mais c’est comme ça, ya pas à discuter » (au sujet de la valeur du point d’IPP féminin inférieur au point masculin). Avocat (masculin) de ma compagnie d’assurance qui a repris le dossier.
« Il faut transiger, on ne paie plus l’avocat, vous vous rendez compte que vous réclamez encore après 5 ans ! » (alors que l’affaire n’était même pas encore passé au tribunal) Ma compagnie d’assurances.
Allez laissons-les pour ce qu’ils sont… mesquins, et stupides. Et tentons de faire de notre mieux autrement pour que cela change…
Dernière mise à jour le lundi 2 janvier 2006