Faire reconnaître le traumatisme psychique, aider les personnes qui en sont victimes et former les professionnels de santé à sa compréhension et à sa prise en charge. Association à but non lucratif, sans appartenance philosophique, politique ou religieuse.
Dépister la possibilité de la survenue tardive d’un Stress Post-Traumatique par un outil simple, ne nécessitant pas de qualification psychiatrique, seulement la bienveillance des infirmières lors de l’hospitalisation d’un accidenté de la route.
Cette étude est en cours depuis des années. Comme toutes les études médicales, il faut être patient. Monter des équipes médicales volontaires et une première : trouver des infirmières réticentes il y a des années devant la moindre évocation psychiatrique...
En sus, l’inclusion des patients n’est pas simple : personne ne prie pour que des gens aient un accident de voiture, soient hospitalisés, remplissent tous les critères d’inclusion à l’étude (avoir plus de 18 ans, ne pas être sans abri, ne pas avoir perdu connaissance plus de 15 minutes et ne pas avoir eu de blessures cérébrales) ; et qu’en plus ils acceptent de faire partie d’une étude, d’être recontactés plusieurs fois, et de ne pas abandonner ou déménager...
274 patients inclus dans l’étude. 274 personnes meurtries lors d’un accident de la route dans le Nord, à Paris, en Savoie et que nous remercions chaleureusement. Nous espérons que leur participation à cette étude leur a été bénéfique. Et bien d’autres qui ont abandonné pour des raisons que nous comprenons.
Des dizaines et des dizaines d’infirmières de services hospitaliers différents des CHU de Lille, Georges Pompidou à Paris, de Grenoble, des hôpitaux Saint Vincent, St Philibert de Lille et l’hôpital de Douai que nous admirons et qui reçoivent toute notre gratitude car lors du début de l’étude en 2006 ; il n’y avait presque pas de reconnaissance de stress post-traumatique et une grande aversion envers tout ce qui était psychiatrique.
Des dizaines de psychiatres et psychologues des services de psychiatrie de liaison sollicités à chaque fois pour aider et conforter les infirmières qu’elles pouvaient le faire.
Merci infiniment à vous tous, de la part de tous ceux qui à l’avenir seront hospitalisés après un accident de la voie publique.
Alors DEPITAC C’est un questionnaire de 10 questions soumis à des patients hospitalisés suite à un accident de voiture dans les 14 jours suivant l’accident par des infirmières des services de traumatologie.
Les personnes ayant présenté des blessures cérébrales, ou des pertes de conscience supérieures à 15 minutes ou sous tutelle n’ont pu être incluses de même que les sans abri ou les mineurs.
Une évaluation de leur état SPT selon une échelle scientifique, l’échelle PCL-S a été faite à 8 semaines, 6 mois, et 1an après l’accident : un psychologue a appelé chaque personne et leur a demandé de répondre à un certain nombre de questions relatifs à leur état psychologique.
Le résultat est que 3 questions seulement posées par les infirmières lors de l’hospitalisation dans les 14 jours après l’accident se détachent :
Le fait qu’il y avait d’autres personnes impliquées et tuées ou blessées dans l’accident.
Le fait que l’accidenté ait eu un détachement complet des autres ou amnésie partielle de l’accident.
Et le fait qu’il se soit vu mourir.
La survenue ou non d’un stress post-traumatique dans l’année qui suit, varie selon que l’on soit homme ou femme, que l’on ait été en voiture, en moto, à pied, que l’on ait déjà eu un accident et que lors de l’accident, on ait été ou non alcoolisé.
C’est au final un outil puissant pour les infirmières pour la prédiction de la survenue d’un SPT dans l’année qui suit l’accident et elles peuvent alerter prématurément l’équipe psychiatrique pour donner les soins adéquats.
D’autres travaux sont en cours pour affiner encore tout cela et trouver d’autres perspectives. Mais d’ores et déjà, on peut imaginer le nombre incroyable de personnes qui seront prises en charge avant l’apparition des symptômes invasifs du SPT, des complications, des souffrances, des arrêts de travail, des familles malheureuses et des... économies pour la Sécu et les mutuelles...
Dernière mise à jour le lundi 30 janvier 2017, par Marie-Christine Millequand