Traumapsy
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Faire reconnaître le traumatisme psychique, aider les personnes qui en sont victimes et former les professionnels de santé à sa compréhension et à sa prise en charge. Association à but non lucratif, sans appartenance philosophique, politique ou religieuse.

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Attentat de Nice et prises en charge psychologiques.

Tristement satisfaits.

Depuis 2002, notre rôle et nos actions ont été tournés vers la reconnaissance du Stress Post Traumatique. Nous aurions préféré devoir "ramer" encore plutôt que d’avoir vu notre mission favorisée par de si tristes circonstances.


Ces quelques mois, les attentats ont mis tout le monde d’accord sur un point : La Nation a été touchée dans son ensemble au coeur d’elle-même, et parfois au delà des sites d’attentats, au fin fond des campagnes sans lien direct avec l’une ou l’autre des catastrophes des personnes se sont retrouvées dans une souffrance psychologique importante et indéniablement liée à l’actualité.

La médiatisation quasiment en direct des faits atroces a montré toute l’horreur et aussi un déploiement quasiment instantané (mais qui semble toujours une éternité pour les victimes sur place et tous les témoins) des forces de secours tant policières que de santé physique et psychologique. Les CUMPs, les Cellules d’Urgence Médico Psychologiques sont devenues au même titre que les urgentistes, les infirmiers..., indispensables. Elles font partie de l’ensemble des secours.
Le "psychiatre de catastrophe" n’est plus un gêneur, voire un inutile. Il a dû aussi prendre en charge des personnels de police, de santé traumatisés... Ce qui a certainement aidé à cette reconnaissance.

En 2002, quand nous contactions des professionnels de santé de toute spécialité et qu’on leur parlait de Stress Post Traumatique, ils confondaient invariablement les jambes cassées et les âmes brisées. Maintenant, cela n’arrive plus.

Il reste encore beaucoup de psychiatres et de psychologues dont la compétence ne s’étend pas au psychotrauma.

Mais maintenant, une bonne partie d’entre eux le reconnaissent. Une grande évolution depuis Charlie Hebdo et le Bataclan : Après Nice, nous avons eu des demandes de psychologues qui souhaitent se former au psychotraumatisme pour aider les futures victimes.
"Au Bataclan", c’était la ruée pour aller sur le terrain immédiatement "aider" les victimes sans formation spécifique. Alors qu’elle est aussi indispensable que celle dispensée à l’urgentiste.

Et sans protection non plus... Car un professionnel de santé, un aidant, quelqu’il soit est avant tout un humain et peut être touché aussi par l’horreur tout comme une victime primaire s’il n’est pas professionnalisé, et même encore après cela arrive aussi parfois...

Il reste le sujet de la formation de tous les psychiatres et psychologues qui feront le suivi à long terme des personnes le nécessitant. Elle est en augmentation mais pas suffisante. D’autant plus que les avancées de la recherche en la matière sont en progrès constants, tant sur les méthodes que médicamenteux. Le suivi à long terme du psychotrauma requiert une compétence particulière dont les techniques diverses sont avérées.

Mais sans nul doute qu’une bonne prise en charge immédiate favorisera un retour à la " Vie" plus facile d’un plus grand nombre de victimes traumatisées. C’est déjà beaucoup. Nous sommes donc bien tristement satisfaits.

Dernière mise à jour le mardi 19 juillet 2016, par Marie-Christine Millequand