Anniversaire des attentats de novembre 2015

Une année de plus et nous revoilà aux jours inimaginables.
N’entrons pas dans les détails, victimes ou spectateurs télévisuels : nous les avons encore en mémoire.

Les images, les évocations,nombreuses depuis quelques semaines des champs de bataille de la Grande Guerre, des morts, des blessés, des gueules cassées, des stress post-traumatiques des poilus ont peut-être ravivé des blessures intimes liées à des événements tragiques qu’ils soient ou non liés aux attentats.

Passer de victime à personne victime est souvent un chemin long et particulièrement éprouvant. L’entourage qui n’a pu que suivre ce parcours a été aussi marqué par le sentiment d’impuissance parfois à faire émerger des sentiments "normaux" : quiétude, insouciance, envie d’avenir.

Trois ans, c’est peut-être long, c’est peut-être suffisant, mais peut-être que pour certains, la charge est encore lourde à porter, et pire elle devient au fil des ans, invisible : c’est l’oubli, l’indifférence.

L’espoir est de mise. Un jour la victime redevient une personne à part entière. La blessure psychique est comme une pierre qui finit par trouver sa place dans un mur bien qu’elle soit affreuse, difforme ; avec le temps elle se patine, devient discrète.

Ne jamais rester "seul", ne jamais penser qu’on est "seul". Sans rechercher forcément la proximité de personnes qui ont été victimes de ces attentats, c’est bien de conserver des sentiments pour d’autres causes, de trouver de l’apaisement en se rendant utile, d’être obligé de sourire pour faire sourire, de tenir la main et de guider sur d’autres chemins.

Une victime, c’est d’abord et avant tout une personne, avec des qualités à faire rejaillir et épanouir.

Bon courage à toutes et tous.
Demain est un autre jour.