Accident de bus et de train à Millas.

Comme à chaque tragédie :
Trou noir. On peut tout résumer en écrivant cela.
Cela va durer quelques jours.

La CUMP, Cellule d’Urgence Médico-Psychologique a été déclenchée par le Préfet.
Des personnes jeunes sont décédées, et cela ajoute au drame ; d’autres sont grièvement blessées. Des familles sont endeuillées, paniquées, dans l’attente.
Des gens qui voyageaient dans le train ont été blessés, d’autres non.
Des témoins qui étaient présents au moment du drame, ou sont arrivés avant ou au même moment que les secours.

Toute cette communauté "accidentielle" s’est retrouvée au quasi même instant dans une autre dimension. Celle où on risque d’être happé par le Néant de la Mort. Cet instant fugace d’une violence telle qu’on ne peut la ressentir et qui risque de ne pas quitter l’esprit et l’âme sans l’exercice douloureux de la psychothérapie spécifique à la prise en charge du Stress Post Traumatique.

Certains seront juste ébranlés et d’autres traumatisés. Une prise en charge adaptée à chacun par les membres de la CUMP permettra sur le lieu de l’accident, ou à l’hôpital dès que ce sera possible pour ceux qui sont blessés, de se sentir en sécurité au retour de ce voyage indicible, de laisser un peu de temps au temps puis de savoir quoi faire dans les jours qui suivront en cas de souffrance psychique.
Il faudra du temps, un peu, beaucoup, des soins, parfois des médicaments aussi pour ceux qui vont souffrir d’un Stress Post Traumatique.

Mais ce qui est important, c’est le soutien social à long terme. D’ici un an, certaines familles seront peut-être dans la détresse, en raison des problèmes liés à l’indemnisation, la reconnaissance des préjudices, et aussi des souffrances physiques et peut-être psychiques des enfants qu’il faut encore supporter. Quant à celles qui sont endeuillées, l’oubli est pour elles une véritable injustice.

C’est aussi pour leurs soutiens, parfois bien ardu de les suivre dans leurs difficiles quêtes de reconnaissance, dans ce combat qui sera devenu le leur.
Parler, Pleurer, Prendre son Temps...
Mais surtout rester Présent autour de tous ceux qui ont une blessure invisible. Et ne pas hésiter à se faire soi-même aider si on devient un aidant en souffrance...