Le temps passe. Pour certains le trauma reste.

Une partie d’entre eux va mieux. C’est normal. Les soins déployés ont été intenses et en principe efficaces maintenant que depuis des années, les atouts d’une prise en charge rapide n’ont plus à être démontrés, et que la formation des personnels de santé s’améliore.

Mais pour d’autres ( et combien d’entre eux ?...), c’est l’impression du "point mort".

"On me dit que je devrais aller mieux mais je ne vais pas mieux !".

C’est la dure réalité : on ne peut pas revenir en arrière quelque soit la volonté que l’on ait.

Les soins sont parfois difficiles : on soigne une plaie qui même si elle n’est pas visible à l’oeil nu est bien réelle. C’est le cancer de l’âme et du coeur. Parfois des souffrances anciennes se joignent à celles plus récentes.

Les personnes victimes iront mieux. Un jour. Quand ? Cela viendra... Il faut garder espoir. Les soins des psychiatres, psychologues compétents en psychotrauma, le temps, les pleurs, le soin de la souffrance de quelque manière qu’elle puisse se faire : en parlant, en dessinant, en peignant, en jouant de la musique, en caressant son chien, son chat... adouciront le quotidien, la qualité de vie.

Le ressort vital va bien finir un jour reprendre le dessus. Le lien avec la vie "ordinaire" sera restauré. Un sentiment de "retour" voire d’utilité dans la famille, la communauté va permettre d’aller de l’avant.

Mais il faut surtout avoir en tête que pour aller mieux il faut véritablement avoir autour de soi de l’amour, de l’amitié, de la compagnie : LE SOUTIEN SOCIAL.

Il est prépondérant dans ce long et difficile chemin que doivent emprunter les personnes victimes pour redevenir des personnes.
Des personnes, tout simplement.

Ne restez pas seuls.
Ne les laissez pas seuls.
Et ayez encore de la patience... Et encore du courage...

"Un orage ne dure pas toute une journée".