Faire reconnaître le traumatisme psychique, aider les personnes qui en sont victimes et former les professionnels de santé à sa compréhension et à sa prise en charge. Association à but non lucratif, sans appartenance philosophique, politique ou religieuse.
Des sommes d’argent sont proposées pour indemniser le préjudice psychique.
Quel accueil faire à ces propositions ?
On parle de 30 000 € pour le maximum alloué. C’est beaucoup diront certains, pas assez diront d’autres.
Comment indemniser l’indicible, ce qui n’existe pas sur terre ? La rencontre avec le néant, la rencontre à la fois fugace et toujours présente parfois de cette quatrième dimension de l’horreur. Mais qu’on ne peut même pas qualifier d’horreur car l’horreur cela se décrit...
En être revenu est un long voyage difficile et bien souvent solitaire avec encore bien souvent des haltes périlleuses au bord de l’abîme.
Pour beaucoup cela va bien mieux. Cela ne sera jamais plus comme avant. Mais la vie ne va jamais en arrière... Le plus difficile est d’abandonner ces moments au même titre que d’autres qui furent douloureux aussi mais qui ont fini par se transformer en souvenirs cicatriciels.
Pour d’autres, l’appel de la douleur est encore très fort. Les souvenirs rejaillissent sans crier gare et sont destructeurs.
Quelque soit les techniques de soin employées, y compris les essais du propanolol, un jour cela ira mieux.
Alors est-ce qu’une indemnisation sonnante et trébuchante peut aider ?
Chaque cas est particulier. Chaque attente est différente, chaque besoin est différent.
Est-ce indécent d’évaluer la mort d’un proche ? Oui certes, mais penser à ce qu’il aurait aimer faire de cet argent, non. Il faut toujours aller de l’avant, on ne peut aller en arrière.
Est-il possible d’évaluer sa souffrance à l’aune d’une somme ? Oui mais c’est souvent trop peu et il a fallu se battre pour avoir "ça". Des barèmes pour les blessures physiques, tangibles existent, et c’est déjà difficile. Pour les blessures psychiques, invisibles...
La "bataille" de l’indemnisation doit toujours être vue de l’aspect "coût bénéfice" : quel coût psychologique, pour quel bénéfice ; et il faut savoir s’arrêter un jour quand on pense que l’on n’ira pas mieux si on touche plus d’argent.
C’est certainement le moment le plus crucial de la voie définitive vers la reconstruction... C’est un abandon en quelque sorte du statut de victime pour revenir à la normalité. Celui d’être humain dans son intégralité. reconstruite autrement.
Dernière mise à jour le vendredi 13 octobre 2017, par Marie-Christine Millequand